vendredi, février 08, 2008

De l'art et du bon vieux son

Et c'était comme si le livre avait créé une communauté invisible... Voilà des nouvelles de deux de ses membres.

D'abord, toi, internaute-lecteur, te voilà vivement engagé à visiter l'exposition de Vincent Labaume, à la galerie Loevenbruck. Elle s'intitule "Antéclips" (ce titre fait référence à une série d'émissions de Claude Dominique), elle court jusqu'au 18 mars. Essaye de la rattraper. Cela se passe à la galerie Loevenbruck à Paris, eh oui, toujours Paris. Rue de l'échaudé, qui, en l'occurrence, porte bien son nom.
En attendant, lis donc l'interview de VL dans le dernier Technikart. Une maigrichonne colonne, mais il réussit à y glisser une citation de Cavanna : "Quand on aime, on a toujours 20 ans. Mais quand on se branle, on en a toujours 12". Beau programme.

Vincent Labaume, L’histoire nu (extrait), 2007. Collage sur carton ; 25 x 30,9 cm.


Et puis j'ai échangé avant-hier quelques mots avec Florence Dartois, qui m'avait (énormément) aidé dans mes recherches sonores à l'INA. Elle travaille en ce moment sur mai 68, pour les événements radio qui se profilent (comme on peut s'en douter, puisque les journaux, les magazines, la télé, l'édition, les expos, les musées, les colloques, les sites... préparent l'anniv', pourquoi pas la radio, hein ?).

Il était communément admis, jusqu'à maintenant, que les archives sonores de la radio publique (la radio d'Etat) concernant mai 68 étaient pauvres, voire inexistantes, du fait de la grève suivie par les personnels de l'ORTF à cette époque. Eh bien les recherches de Florence Dartois, minutieuses et précises, repartant de la matière, battent en brèche cette légende. Il y a du son jusqu'au 4 juin ! Avec des notices d'archives parfois lacunaires, mais le travail de FD est en train de corriger tout ça. "Certains reporters prennent quasiment fait et cause pour les étudiants", m'a dit Florence. "A un moment donné, ils n'ont plus de moyens techniques, l'Etat confisque les voitures de la radio. Alors ils font des reportages par téléphone, ils s'installent chez des particulier, dans le Quartier Latin. Ils tendent leur micro par les balcons pour avoir le bruit des manifestations... Par hasard, j'ai même rencontré un ancien reporter, qui a été renvoyé de la radio après les 'événements'. Il venait d'être embauché deux mois avant. Jacqueline Baudrier [rédactrice-en-chef des journaux parlés de l'ORTF] l'a convoqué et, avant de lui montrer la porte, lui a lancé : 'Vous nous avez beaucoup déçus' !"
A suivre donc, vraisemblablement, pas mal de sons inédits dans quelques semaines, sur Inter et sur Culture...