jeudi, octobre 27, 2005

Le morphophone et autres histoires

Cet après-midi, je reprends des entretiens qu'on a bien voulu m'aider à retranscrire. Par conséquent, je les relis. Parmi eux, Robert Arnaut. Un homme de radio assez impressionnant. Pour preuve, trois extraits de notre échange.

Autour du Club d’Essai et des inventions de Pierre Schaeffer

"Ah si quelqu’un avait eu la bonne idée de conserver tout ça ! C’était extraordinaire ! Le morphophone par exemple c’était une grosse bécane, je ne sais plus s’il y avait 24 ou 36 têtes de lecture différentes où on passait la bande magnétique comme ça pour faire des effets de tremblement, de ralentissement, etc… Tout ça évidemment paraît dérisoire maintenant à l’heure où il suffit de tourner un bouton pour obtenir tout ça mais il fallait le fabriquer. Songez que c’est là au Club d’Essai qu’on a fabriqué la première chambre d’écho, en mettant un micro tout simplement dans la fosse, la fosse sceptique. Oui, oui, donc tout ça se faisait là. C’était la période typologie. C’est-à-dire qu’on fabriquait des sons, on avait l’oreille tendue toujours dans la rue, un peu partout."

Autour du travail à L'Oreille en coin, et de la confiance

"Je disais à Codou et Garetto je pars chez les Pygmées Akka. « Ah bon ça se trouve où ? » Ça se trouve à la frontière de la République centrafricaine du Congo et du Zaïre quelque part en forêt équatoriale. « On peut te joindre ? » Absolument pas. « Tu vas rester combien de temps ? » Je ne sais pas. Et je partais, un certain temps ! Je ne savais pas pour combien de temps !"

Sur ses débuts à la radio (autres temps)

"Je suis arrivé à la radio en 1951, vous voyez. Sur concours. Il y avait à l’époque un concours ouvert à tous les auteurs amateurs ou professionnels pour écrire des pièces radiophoniques comiques, je me souviens. J’avais vu une annonce dans un journal qui devait être Paris Soir ou quelque chose comme ça. Pièces radiophoniques comiques, ouvert à tous les auteurs. Il faut dire que j’étais arrivé à Paris moi en bon provincial, comme comédien je sortais du conservatoire de Toulouse et j’étais venu conquérir Paris bien entendu. J’avais très vite compris d’ailleurs qu’on ne m’attendait pas. Mais bon…c’était comme ça. J’étais au chômage et puis j’ai dit bon une pièce comique ça ne doit pas être si difficile à écrire et j’ai écrit une pièce que je croyais comique et que j’espérais radiophonique alors que je ne connaissais absolument pas la radio bien sûr. Et puis j’ai reçu, 2 mois après peut-être, une lettre à en-tête de l’ORTF. Non, même pas : de la RTF, à l’époque. Elle me disait : Monsieur votre pièce a été sélectionnée, si vous voulez assister à l’enregistrement, venez au 158 rue de l’Université, tel jour. J’avais 20 ans à peine, je suis arrivé là et j’ai vu ma distribution ! Je n’osais pas y croire, c’était un rêve ! Il y avait Michel Simon, il y avait Carette, Jean Tissier... C’était une distribution fabuleuse. Des gens que je ne voyais qu’au cinéma. Et voilà comment je suis entré à la radio."

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

On commencerait par la visite d'une crypte dédiée à la Radio. Et plus particulièrement à l'Oreille en coin, une respectable émission, sur laquelle mon poto Thomas Baumgartner a juré de tout savoir. Salut Tho !
Allez, allez, fouillez un peu si vous êtes fans, et sinon, la suite c'est par là :
http://spaces.msn.com/members/nanichounette/Blog/cns!1paq0nqAjTpSgDtoKTXLzn8Q!1550.entry#comment

17:40  
Blogger Unknown said...

GARRETTO avec 2 R et 2 T
Ca l'énerve 1 seul R même s'il y a deux T

16:49  
Blogger Thomas Baumgartner said...

Bien vu, Simon, il y a en effet une faute au nom du (co)producteur créateur de L'Oreille en coin. Néanmoins, partout ailleurs dans ce blog (je crois) il y a bien 2R et 2T. Tout comme dans le livre qui est paru chez Nouveau Monde éditions. Bien cordialement
tb

18:55  

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