lundi, juillet 24, 2006

Du son tant qu'à faire

Il faut du mouvement, que diable ! Et du son, tant qu'à faire. Voilà trois extraits de "bobinos" numérisés et donnés par Jean Cocart. Trois histoires racontées-signées-estampillées Daniel Mermet, datant de janvier 1979.



Pas de titres officiels en ma possession, alors j'invente...

"Le cocher porte un extravagant uniforme rouge à brandebourgs"



"Il avait une maison si légère..."



"Timidité, civilités, coup d'canotier"

dimanche, juillet 16, 2006

Autour de L'Oreille returns

La pause fut plus longue que prévu. Les vacances ont duré ce qu'elles ont pu, mais la rentrée a été bousculée. D'où une jachère de blog prolongée. Espérons qu'elle précède une production riche.

Dans la série "les gens de radio prennent la plume", après le livre de Jean-Marie Houdoux, j'ai attaqué et terminé "Le Roman de la Radio", de Roland Dhordain. Le livre, publié en 1983, complète bien la conversation que j'ai pu avoir avec l'auteur il y a quelques mois, lui qui fut grand manitou de Radio France, et particulièrement de France Inter, pendant de nombreuses années.


Cette lecture m'a amené bien au-delà de L'Oreille en Coin et de FIP. Dhordain pointe ainsi pas mal de figures oubliées de la radio. Et parmi elles, Maurice Vinot alias Gabriel Germinet. Extrait :

"C'est (...) ce diable d'homme qui signera la première 'émission catastrophe' qu'on attribue à tort à Orson Welles pour son adaptation de la Guerre des Mondes de H.G. Wells diffusée en 1938 par la C.B.S. (...) Eh bien non. La première panique hertzienne a été organisée par Gabriel Germinet le 21 octobre 1924 par l'intermédiaire de Radio-Paris. La 'relation', on dirait maintenant le film radiophonique, est intitulée 'Marée Moto'. Il s'agit de la description du naufrage imaginaire d'un paquebot s'enfonçant progressivement en pleine mer, le récit se présentant comme une sorte de reportage réalisé par le radio de bord du navire en perdition. (...)

Le standard téléphonique de Radio-Paris, comme celui du ministère de la Marine et celui de la préfecture de police furent encombrés par des centaines d'appels d'auditeurs angoissés. Pour la première fois de son histoire la radio créait l'événement.

Mais le plus incroyable, c'est que de nombreux radio-amateurs, pourtant des spécialistes, furent aussi abusés par l'apparence d'authenticité de la transmission. Ils alertèrent toutes les radios du monde entier et leurs messages eurent pour effet d'assurer la publicité de l'émission qui fut achetée et diffusée par plusieurs dizaines de radios étrangères, surtout aux Etats-Unis"
.

Les vacances m'ont permis aussi de terminer avec attention la lecture de la très bonne - et étonnante - bio de Louis Perceau, signée Vincent Labaume : "Louis Perceau, le polygraphe" (chez Jean-Pierre Faur Editeur). Il en a été question ici, j'en ajoute une couche en connaissance de cause.


Cette biographie est transversale. Par quel fil tirer la pelotte Perceau ? Cet homme est de l'aventure anarchiste du début du XXe, avec en ligne de mire l'ennemi Georges Clémenceau. Il fait là son apprentissage politique.
Il est aussi chansonnier à Montmartre.
Il fraye avec Apollinaire et un certain Fernand Fleuret, avec lesquels il rédige la première bibliographie de "l'Enfer" de la Bibliothèque Nationale, c'est-à-dire toute la littérature licencieuse recensée par la BN. Une littérature underground que Louis Perceau défendra toute sa vie, en moderne homme de lettres.
Il théorise la contrepèterie, à travers son livre "La Redoute de la contrepèterie".
Il est homme de presse.
Il poétise lui-même.
Enfin (?), il organise chez lui, avec sa femme Marguerite, certaines des premières réunions du mouvement de Résistance Libération-Nord, en 1940.

Il méritait bien une biographie qui mette tout ça en perspective. Vincent Labaume le fait avec simplicité et érudition.

Pour l'anecdote, il y a un rapport entre ces deux livres, "Le Roman de la Radio" et "Louis Perceau", qui sont pourtant de deux galaxies différentes. Un nom fait la connexion inattendue : Charles Gombault. A la fin des années 20, Gombault travaille avec Louis Perceau au sein de l'hebdomadaire socialiste La Lumière. Roland Dhordain, lui, évoque Gombault comme membre de la rédaction de Radio 37, une radio privée créée en 1937 par le patron de presse Jean Prouvost. Il précise que Charles Gombault fonde ensuite La France, journal publié à Londres en 1940, et rejoint Pierre Lazareff en 1944 pour diriger France-Soir.

Revenons à l'enquête : Thierry Vignaud, homme de sons et d'ondes pointilleux, m'a envoyé quelques éléments. (Il faudra se pencher un jour sur les passionnés qui collectionnent les enregistrements et enregistrent eux-mêmes... Les "paroles s'envolent" ? Que nenni. Thierry Vignaud est là pour les rattrapper par le coin de l'aile.)

Parmi les pièces envoyées, il y a le son ci-dessous.




J'en mettrai d'autres encore en ligne. Bientôt. Parmi lesquelles la voix de Gérard Sire dont il est question dans la série qui passe cet été sur France Inter, Moi y en a vouloir Jean Yanne, tous les dimanches à 18 heures, jusqu'au 30 juillet. Pas pu encore le constater de vive oreille.

Bousculé, le retour, disais-je.