mercredi, juin 20, 2007

La complémentarité

"Il a des bosses où j'ai des creux". (P.C.)

lundi, juin 18, 2007

Merci Alain

Rendez-vous ce matin à Boulogne-Billancourt avec une vedette télévisuelle qui passa quelques années à L'Oreille en coin. Dans la foulée, visite par hasard du Musée de Radio France, qui ferme dans quelques jours pour une durée indéterminée (plusieurs années en tout cas) en raison des grands travaux qui agitent la maison ronde. J'y ai pris quelques détails qui feront très bien dans le paysage des premiers chapitres. Passé ensuite pas mal de temps aux Archives écrites de Radio France, aidé de Cécile de David-Beauregard, pour lire quelques exemplaires de La Semaine Radio-Télé et de Télérama. Coups de sondes dans les collections de ces journaux, regards au hasard. Qui se sont révélés payants.

Au passage, je suis tombé sur des curiosités extra-Oreille comme cette émission annoncée pour le 24 avril 1969, fabriquée par "Jacques Deridat" et "l'acteur René Farabet" (cf. image ci-dessus). Ou encore cette manifestation de la famille Delon pour qu'on remette à Tintin ses pantalons de golf, photo parue dans le dernier numéro de La Semaine Radio-Télé de l'année 1969, à l'occasion de la diffusion de dessins animés où Tintin porte des jeans. Merci Alain.

mardi, juin 12, 2007

Un cinquième top

Guy Senaux m'aide régulièrement dans mon travail sur L'Oreille en coin. Il a fait partie des équipes de l'émission pendant des années. Il y a appris son métier d'ingénieur du son, il a soutenu et accompagné tous les jeunes producteurs qui ont débuté à L'Oreille... Moi-même, j'ai eu la chance de travailler avec lui sur un documentaire. Hier soir, il m'a envoyé quelques photos de l'époque de la séquence L'Orteil en coin. Il est rare de voir l'ingénieur du son en action sur les photos : ici c'est le cas. Merci à lui, publiquement, pour son soutien.

Extrait de son témoignage :

L’émission a duré 22 ans, moi j’y ai travaillé 17 ans. Je suis arrivé comme opérateur, je le suis resté deux ans, j'étais opérateur de Yann Paranthoën. Après, je suis passé preneur de son, pendant 15 ans. Je pratiquais la coup-écho, ce sont des personnes comme Philippe Raynal, Daniel Mermet ou Claude Dominique, qui m'ont appris à utiliser c'est effet.La coupe-écho, c'est le fait de couper la musique en pleine modulation.On prolonge le son coupé par une réverbération de 2, 3, 4 ou 5 secondes suivant les cas. Et le son suivant vient se mélanger avec la réverbération. Un des grands maîtres de la coupe-écho, c’était Yann. (...)

Pierre Codou et Jean Garretto, en juillet, donnaient l’antenne et leurs chances à des "petits" producteurs, venant de l’extérieur de Radio France. Et un soir, deux jeunes étaient là, ils ont fait le générique de début, le générique de fin, et entre les deux, tout était enregistré et mixé. Alors que c’était à nous de le faire. Alors je demande : qui a fait ça ? "C’est Yann". J’ai écouté, et je ne reconnaissais pas la patte de Yann. Le lendemain, j’ai appelé Yann, il me dit : "Non, c’est pas moi". J’ai dit, bon, on a un problème. A l’époque, les techniciens avaient un droit de regard et une autorité sur la qualité technique des produits diffusés sur l'antenne
. Donc, on l’a dit à Garretto et Codou, et ils sont arrivés une heure après avec toutes les bandes, et ils nous ont dit : "Ecoutez-les : celles qui ne sont pas fabriquées ici ne passeront pas". C’est une attitude de patrons incroyable. Jean et Pierre, voilà le respect qu’ils ont. Ça va même plus loin : c’était la seule émission de radio où l'on parlait de la "réalisation technique" dans le générique de fin. Si c’était une émission publique, ils nommaient les éclairagistes, tous les personnels qui travaillaient sur l'émission. Pour les émissions publiques, avec orchestre, qui nécessitent beaucoup de travail préparatoire et des répétitions, on nommait tout le monde, maintenant cela ne se fait plus , comme sur les radios périphériques. On ne nomme personne pour alléger et soit disant gagner du temps. C'est dommage, car ça fortifie l'esprit d'équipe.

Ils permettaient aussi des fantaisies. Juste pour vous dire : un jour, par exemple, avec Kriss, j’ai ajouté un cinquième top. J’ai dit : "Est-ce que je peux le faire ?", Garretto m’a dit : "Vas-y". Hop, un cinquième top. Du coup ça paraissait interminable. Ça l’a surprise.

Un autre fois… C’était au mois de juillet, il y avait un départ de montgolfières, je crois depuis la place Vendôme… Il pleuvait et il n’y avait rien dans toute la France que ce départ de montgolfières. Alors on prend l’antenne, le dimanche. Il est 14 heures. Les infos durent jusqu’à 14 h 07. Pareil, infos à 15 heures. Et il pleuvait, il pleuvait. Et là, je dis à Jean : "Est-ce que je peux faire une petite farce ?". Et Jean me dit : "Vas-y, tu me diras après laquelle c’est". Et je dis à mon opérateur de sortir un micro dehors. Et je demande à ce qu’on me mette à l’antenne. Et pendant le flash de 15 heures, qui avait le duplex avec les montgolfières, j’ai amené ma pluie, pendant le reportage. Et à la fin du reportage, le présentateur des infos dit au reporter: "On vous retrouve à 16 heures". Et pendant la minute qui restait du flash, la pluie continuait. Puis, le présentateur nous rend l’antenne. Et on l'a vu le journaliste arriver dans la régie du studio 125 et nous raconter : "Si vous aviez vu tous les techniciens penchés sur le meuble multiplex, ils avaient tout coupé et il pleuvait toujours !".

Une autre fois, avec Kriss, on lui a mis RTL dans le casque pendant un disque. "Y a de la pub ! Y a de la pub ! Qu’est-ce que c’est ?", elle demandait. On l'a fait blanchir. (rires)

lundi, juin 11, 2007

Si c'est pas fortiche

J'ai récupéré un CD de quelques photos, excellentes, conservées à l'INA. Car oui, outre la conservation des bandes et des émissions, l'Institut national de l'audiovisuel a dans ses armoires toutes les photos de la radio publique d'avant 1975. En l'occurrence, j'ai des clichés sur le vif de séances de travail, de L'Oreille en coin et de FIP. Je ne les mettrai pas ci-dessous, oh non, à la fois pour en garder tout le sel pour le livre et puis parce que je n'en ai pas franchement le droit. N'empêche, je ne sais pas si c'est mon obsession de ces dernières années qui me monte définitivement à la tête, mais je trouve que non seulement la radio est quelque chose qui passe bien à l'écrit, mais aussi en photo. La radio est photogénique.

Une image quand même, issue du Fluide Glacial de ce mois-ci, où un stand FIP figure en bonne place dans une expo "spéciale bobos" (c'est le thème du numéro). FIP, créée en janvier 1971 par Codou et Garretto, et dont le principe n'a pas eu besoin d'être révolutionné depuis. Alors... FIP, radio "bobos" 30 ans avant les bobos ? Si c'est pas fortiche !

dimanche, juin 03, 2007

Au-delà de cette limite, votre ticket...

Ce soir, mail de Daniel de Grenoble. Il me signale qu'une lettre signée par lui a été lue dans l'émission "Parking de nuit", de Sophie Loubière sur France Inter, dans la nuit de samedi à dimanche. Il y fait référence à Claude Dominique et met au jour des liens souterrains et invisibles entre les émissions et les époques. Extrait :

"(...) A ce propos. Je réécoutais dans un Paris-Grenoble en train, ipod à l'oreille, de vieilles cassettes numérisées récemment. Et, oh surprise, le 23 ou 24 juillet 1983, une autre de mes égéries radiophoniques, Claude Dominique, toujours sur France Inter, utilisait la phrase maintenant mythique: "au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable". Et là, tout s'est éclairé. Ainsi donc, chère Sophie, vous continuez cette longue et bonne tradition d'un France Inter chercheur et mélangeur de sons, de paroles et de musique qui nous enchante autant et qui nous colle durablement à cette station."

Sinon, allez-y donc voir . Un son qui n'est pas directement en rapport avec L'Oreille en coin, mais il y a une cousinade d'esprit de fantaisie.