dimanche, octobre 30, 2005

Du son ! Des dessins !

Il y a maintenant 6 mois, je retranscrivais une chanson que Kriss m'avait envoyée en MP3. "Une chanson minuscule écrite un jour comme ça pour s'amuser dans l'émission, et chantée une seule fois", écrivait-elle. "Pas terrible mais mignon". La musique est signée Alain Le Douarin, guitariste de Maxime le Forestier.

Eh bien, voilà, la technique a été vaincue, et à condition de croiser les doigts tout en cliquant, chacun va pouvoir l'écouter : .


Le Douarin, Caratini et Le Forestier vus par Cabu en 1975.
En commentaire de la note, Kriss précisait :
"Alain Le Douarin avait un humour décapant, et avec Patrice Caratini à la contrebasse, ils faisaient un duo désopilant... qui s'est transformé en émission. Sous le nom de Maurice et René, ils improvisaient un couple de macho basiques, et moi dans le rôle de "nenette" je les écoutais en les admirant furieusement ! On s'amusait beaucoup. Avec le montage, ça donnait une séquence brève et complètement folle. Je crois qu'il m'en reste une où René faisait tourner un képi pour entendre des esprits. Et l'esprit qui est apparu était celui d'un flic qui lui donnait le numéro de sa bagnole. "
Peut-être qu'un jour prochain, vous trouverez cette séquence également sur ce blog, histoire de joindre le son à l'écrit... En attendant, j'ai retrouvé dans un bouquin (Ma Ve République, de Cabu, éd. Hoëbeke, 2001), les portraits d'Alain Le Douarin et Patrice Caratini. Cabu les avait croisés en 1975, lors d'un reportage réalisé dans les coulisses de l'enregistrement d'une chanson de Le Forestier.
Hier samedi, rencontre dans un café avec Roland Dhordain. Ancien directeur de la radio, entre autres ordonnateur de la réforme de 1963 qui a donné France Inter, France Culture, France Musique... Après Pierre Wiehn, je continue ma tournée des chefs.

vendredi, octobre 28, 2005

Pierre Wiehn

Rencontre ce matin avec Pierre Wiehn, ancien directeur d'Antenne 2 et ancien membre du CSA, mais surtout responsable de France Inter, sous différents titres, entre 1972 et 1981. Nous avons discuté de L'Oreille en coin (Pourquoi n'a-t-il pas cherché à reprendre le contrôle du week-end ? Pourquoi L'Oreille a-t-elle pu durer ? Parce que Codou et Garretto se renouvelaient eux-mêmes), mais aussi de tout ce qui tourne autour d'une radio et de son rapport au public.

Etonnant : un correspondant, à propos de L'Oreille en coin, m'envoie un mail daté du... 1er janvier 1970. Faille spatio-temporelle ironique et troublante, qui n'a rien à voir avec le passage à l'heure d'hiver !

J'ai mis en forme et relu l'entretien avec Patrick Burgel, imitateur des dimanches matins pendant des années. Il raconte comment il est entré en contact en 1970 avec les patrons de ce qui ne s'appelait pas encore L'Oreille en coin, mais TSF. Extrait.

"Finalement le mardi j’appelle. (...) Je leur dis : « Voilà, j’ai entendu les chansons de Pierre Saka, je ne voudrais pas lui prendre son travail mais ce serait bien que ce soit un imitateur qui les chante. » Réponse : « Ah, Monsieur il faut une voix étendue, il faut une voix… changer de ton à chaque fois, c’est pas facile. » (...) Je dis que j’ai un don d’imitation, je peux imiter tout le monde et je peux chanter dans toutes les tonalités sans problèmes parce que j’ai 3 octaves et demi je peux faire baryton, basse, ténor, soprano, tout ce que vous voulez. (...)

Le lendemain à 17 h je me pointe et Pierre Codou me dit bon comment on fait ? Ben je dis c’est simple, vous n’avez pas des play-back ? Ben il me dit non… Je dis, écoutez, voilà vous vous mettez derrière la vitre, moi devant le micro et vous me dites tous les chanteurs que vous voulez que je vous fasse et je vais vous les faire.

J’étais extrêmement culotté à l’époque (...) . Alors il me dit « Allez-y ! » : Aznavour. Paf il me balance 3 mesures d’Aznavour et je vois sa tronche qui change… Et le preneur de son c’était Yann Paranthoën, le grand Yann Paranthoën, l’immense Yann Paranthoën. Alors il me dit bon ben Adamo, paf je fais Adamo. Marcel Amont, vous faites Marcel Amont ? Oh oui je fais. Bon alors dans les B maintenant : Alain Barrière, ouais… on est arrivés jusqu’à Zanini, j’en avais fait plus de cent… la bande elle faisait 2 heures… il me dit : « C’est incroyable » !"


jeudi, octobre 27, 2005

Le morphophone et autres histoires

Cet après-midi, je reprends des entretiens qu'on a bien voulu m'aider à retranscrire. Par conséquent, je les relis. Parmi eux, Robert Arnaut. Un homme de radio assez impressionnant. Pour preuve, trois extraits de notre échange.

Autour du Club d’Essai et des inventions de Pierre Schaeffer

"Ah si quelqu’un avait eu la bonne idée de conserver tout ça ! C’était extraordinaire ! Le morphophone par exemple c’était une grosse bécane, je ne sais plus s’il y avait 24 ou 36 têtes de lecture différentes où on passait la bande magnétique comme ça pour faire des effets de tremblement, de ralentissement, etc… Tout ça évidemment paraît dérisoire maintenant à l’heure où il suffit de tourner un bouton pour obtenir tout ça mais il fallait le fabriquer. Songez que c’est là au Club d’Essai qu’on a fabriqué la première chambre d’écho, en mettant un micro tout simplement dans la fosse, la fosse sceptique. Oui, oui, donc tout ça se faisait là. C’était la période typologie. C’est-à-dire qu’on fabriquait des sons, on avait l’oreille tendue toujours dans la rue, un peu partout."

Autour du travail à L'Oreille en coin, et de la confiance

"Je disais à Codou et Garetto je pars chez les Pygmées Akka. « Ah bon ça se trouve où ? » Ça se trouve à la frontière de la République centrafricaine du Congo et du Zaïre quelque part en forêt équatoriale. « On peut te joindre ? » Absolument pas. « Tu vas rester combien de temps ? » Je ne sais pas. Et je partais, un certain temps ! Je ne savais pas pour combien de temps !"

Sur ses débuts à la radio (autres temps)

"Je suis arrivé à la radio en 1951, vous voyez. Sur concours. Il y avait à l’époque un concours ouvert à tous les auteurs amateurs ou professionnels pour écrire des pièces radiophoniques comiques, je me souviens. J’avais vu une annonce dans un journal qui devait être Paris Soir ou quelque chose comme ça. Pièces radiophoniques comiques, ouvert à tous les auteurs. Il faut dire que j’étais arrivé à Paris moi en bon provincial, comme comédien je sortais du conservatoire de Toulouse et j’étais venu conquérir Paris bien entendu. J’avais très vite compris d’ailleurs qu’on ne m’attendait pas. Mais bon…c’était comme ça. J’étais au chômage et puis j’ai dit bon une pièce comique ça ne doit pas être si difficile à écrire et j’ai écrit une pièce que je croyais comique et que j’espérais radiophonique alors que je ne connaissais absolument pas la radio bien sûr. Et puis j’ai reçu, 2 mois après peut-être, une lettre à en-tête de l’ORTF. Non, même pas : de la RTF, à l’époque. Elle me disait : Monsieur votre pièce a été sélectionnée, si vous voulez assister à l’enregistrement, venez au 158 rue de l’Université, tel jour. J’avais 20 ans à peine, je suis arrivé là et j’ai vu ma distribution ! Je n’osais pas y croire, c’était un rêve ! Il y avait Michel Simon, il y avait Carette, Jean Tissier... C’était une distribution fabuleuse. Des gens que je ne voyais qu’au cinéma. Et voilà comment je suis entré à la radio."

vendredi, octobre 21, 2005

La musique (bientôt)

Croisée dans la rue, reconnue par ma camarade Maryse Friboulet : Michèle Lussan. Elle était la programmatrice musicale de L'Oreille en coin. Quelque chose d'étonnant, la musique de L'Oreille : Joe Dassin, Michel Sardou, Gérard Lenorman, Gilbert Bécaud... A côté des reportages bizarres, ironiques, oniriques et des émissions un brin provoc', pas d'élitiste musical.

Témoignage de Kriss à ce propos : "On n’était pas tellement snobs au niveau des chansons. Il y avait les tubes. C’était peut-être ça aussi qui était fort : on osait mettre aussi l’artillerie lourde."

Echange de numéros de téléphone. Avec Michèle Lussan, nous avons convenu de nous voir bientôt.


mercredi, octobre 12, 2005

Appel à souvenirs

Hier, rencontre d'une heure et demie très enrichissante avec Monsieur Mystère, dont j'avais retrouvé la trace en juillet. Non, je ne dirai pas qui, pas d'indice, rien. Il faut en garder pour le livre.

Vous qui passez sur ce blog, régulièrement ou pas, je veux vous adresser ce message : n'hésitez pas à laisser des commentaires ou à m'envoyer des e-mails. Le livre laissera une grande place aux souvenirs des auditeurs. Si vous vous rappelez des passages de L'Oreille en coin, et des moments de votre vie à ce moment-là, quelques mots me feront le plus grand plaisir et nourriront mon travail.

La radio et la vie de chacun sont intimement mêlées, c'est pour ça que l'histoire de la radio est aussi celle de ceux qui l'écoutent.

lundi, octobre 10, 2005

Lapin et rattrapage

Ce matin, un lapin. Excusable, tant pis, c'est remis.

Par ailleurs, je voulais en parler depuis longtemps, et je ne l'avais pas fait, mais voilà :

En 2004, Gilles Davidas a réalisé avec Irène Omélianenko "Pauline D. à l'hôpital psychiatrique du Vinatier", pour l'émission Le Vif du Sujet, sur France Culture, qui était cette année en compétition pour le Prix Italia. Ce qui équivaut, pour le cinéma, à être en compétition officielle à Cannes. La comparaison vaut ce qu'elle vaut, mais ça donne une idée !

vendredi, octobre 07, 2005

Atelier mémoire

Discussion informelle à la terrasse du café "Les ondes", à côté de Radio France, avec Janine Marc-Pezet, qui s'occupe de l'Atelier mémoire. Elle a travaillé avec les gens de L'Oreille en coin. Elle est arrivée à la Maison de la radio en 1974. Auparavant, elle travaillait au Centre Pierre Bourdan, avec Pierre Schaeffer. Yann Paranthoën m'avait déjà parlé de ce centre, où il avait lui aussi sévi ("Ce lieu magique d'Auteuil où étaient enregistrées les productions les plus variées, de la musique classique aux variétés, des dramatiques aux magazines ainsi qu'aux émissions en direct", décrit l'ingénieur du son Jacques Chardonnier dans les Cahiers d'histoire de la radio parus en avril dernier).

"Pour moi, Pierre Codou et Jean Garretto, c'étaient Dupont et Dupond. Quand je suis arrivée, au début, ils s'amusaient à se faire passer l'un pour l'autre, si bien que je ne savais plus qui était qui. Il me faisaisent tourner en bourrique", s'est-elle rappelé avec un sourire. "Ils étaient originaux et inventifs. Et ils contaminaient les autres avec leur inventivité. L'inventivité de L'Oreille, c'était la leur".

Janine Marc-Pezet, qui prépare en ce moment une série sur Romain Gary pour les radios locales de Radio France, m'a donné quelques contacts, dont celui de Roland Dhordain. Il ne faut pas oublier ceux qui avaient L'Oreille en coin sous leur autorité !

Enfin, j'ai une piste pour pouvoir écouter sans contrainte les bandes magnétiques que les uns et les autres proposent de me prêter, mais dont je n'ai pas pu profiter jusqu'à présent pour des raisons techniques... A suivre.

Sinon hier, j'ai rencontré celui qui m'a donné l'idée de la forme de ce blog : Jean-Luc Bitton. Nous avons discuté longtemps de Jacques Rigaut, dont il écrit la vie en ce moment. Tout est sur son blog, on ne le dira jamais assez : visitez le site de L'Excentré magnifique !

lundi, octobre 03, 2005

La machine se remet en route

J'ai repris contact avec Thomas Sertillanges. Des incompatibilités mutuelles d'emploi du temps font qu'on ne se verra que dans une douzaine de jours, pour évoquer les années d'Oreille. En attendant, j'ai trouvé sur internet ce morceau de témoignage signé TS :

"France-Inter et l'Oreille en Coin... Comédies musicales avec Gilles Davidas, conquête de la lune de Cyrano à Armstrong, histoires du Far-West, films d'épouvante, contes de Noël, stars de la chanson en collaboration avec Kathia David, les nouvelles du monde de l'Antiquité à aujourd'hui...

Parler dans le poste, à tout le monde et à personne, penser à quelqu'un en particulier pour lui dédier l'émission, générique de début qui fait frissonner, notes à consulter, questions à poser, musiques à présenter, l'heure tourne, générique de fin... "Vous écoutez France-Inter, il est 17 heures, les informations vous sont présentées par...." Merci à Jean Garetto et à Pierre Codou pour m'avoir ouvert la porte de leur studio.

Et puis Radio Suisse Romande, et Radio France Mayenne où la météo nous était donnée chaque matin par un agriculteur qui savait interpréter le vent dans les nuages, comprendre le cri des grenouilles et le chant des oiseaux... La radio ? c'est Yann Hegann qui me l'a faite découvrir. Merci mon copain.

Génération 2000, la première des radios commerciales dites pirates, créée en 1978, à l'heure où émettre vous conduisait tout droit en garde à vue et en correctionnelle...Une aventure à la recherche d'un toit pour planter l'antenne, à faire le tour de Paris pour vérifier jusqu'où elle porte... Les 24 heures de la chanson française, les 24 heures de la solidarité, les élections législatives, "les matins tranquilles" de Génération 2000 animés par Pierre Berecz, "les années rock" par Dick Rivers... les "débats de l'entreprise" avec Michel Drancourt, et même des petites annonces matrimoniales avec une certaine Madame Desachy. Une magnifique programmation musicale signée Jean Cocart, un studio plein de vie et d'amitié, techniquement géré de main de maître par Bernard Tilleloy."