samedi, juillet 30, 2005

Hé hé

C'est confirmé, cette personne retrouvée est bien celle que je pensais.
Sur cette note énigmatique, quelques jours de repos.

mercredi, juillet 27, 2005

Garder le mystère

J'ai trouvé la trace, un début de trace, d'un personnage qui a eu une importance considérable dans l'existence de L'Oreille en coin. Mais rien n'est encore clair. Et je veux garder le mystère. Mais si ça se confirme, c'était quasi inespéré...

Conversation avec Kathia David à nouveau. Elle m'a gentiment prêté des documents (textes, photos...), dont un "Dictionnaire subjectif des voix de France Inter", à l'époque où le slogan de la radio était : "Pour ceux qui ont quelque chose entre les oreilles". Un rien provoc.

dimanche, juillet 24, 2005

Internauditeurs

Je rejeté en début d'après-midi un petit coup d'oeil sur certains messages qui me sont parvenus depuis le début de ce blog. Et j'ai retrouvé celui de David, visible un peu plus bas. Je ne sais pas si ça se fait de reprendre un commentaire pour en faire une note, mais je l'ai trouvé tellement enthousiaste et précis, que j'en replace ici un très large extrait.

"L’Oreille reste dans mon souvenir quelque chose de très spécial, de très mystérieux et même de vaguement dangereux. C’est la radio telle que je la conçois encore, avec un véritable travail sur la durée et les textures. Une chose de plus en plus rare dans la course à l’efficacité actuelle. J’associe le programme aux week-ends de mon enfance et pour rien au monde je n’aurais écouté autre chose. Mes parents écoutaient RTL. Moi avec L’Oreille, je savais que j’étais frappé de la plus haute marque de distinction, une sorte d’aristocratie du goût (et je n’avais pas encore dix ans !).

Le samedi était, je crois, ma partie favorite. L’émission se déroulait très lentement, avec des paysages sonores d’une puissance fantastique. J’aimais bien Claude Dominique et même si je ne comprenais pas tout, ces quelques heures étaient d’une telle étrangeté qu’elles laissaient une impression indélébile. (...) Ce que j’aimais c’était les silences, les voix qui s’entremêlaient, les timbres (entre Kriss, Marie-Odile et Agnès, je ne savais qui choisir !) et ça recommençait le dimanche après-midi, et même s’il avait l’air d’y avoir un monde fou dans le studio, la même magie se reproduisait et mon écoute s’est affinée au fil des années grâce à cette seule émission.

Malheureusement, avec 'Une chanson peut en cacher une autre', c’était déjà la fin du week-end. Je trouvais le générique final toujours d’une grande tristesse, car mes voix disparaissaient une à une."

David n'a pas laissé d'adresse mail avec ce message. Bonjour à lui !

vendredi, juillet 22, 2005

Replonger dans les notes

Je replonge parfois dans les notes prises, dans les entretiens passés. Comme je le ferai nettement plus systématiquement, bien sûr, au moment de la rédaction.

J'ai rencontré Leïla Djitli le 8 mai 2004. Elle est documentariste, entre autres pour Arte et pour Les pieds sur terre, sur France Culture. Elle a commencé à L'Oreille en coin, où elle est arrivée par le standard !

Extrait de ce qu'elle m'a dit.
"J’ai fait connaissance avec Jean Garretto après un an de standard. Il avait besoin de quelqu’un pour prendre les messages dans son bureau l’été. Pierre Codou devait être en vacances, Victoire, sa secrétaire, n’était pas là... Donc là, pendant un mois, j’ai passé toutes mes journées avec lui. Je parlais beaucoup, je crois que je l’ai épuisé ! (rires)

'Je vous remercie pour l’ambiance que vous avez mise dans ce bureau'
, m’a-t-il dit à la fin. Pour l’ambiance, hein ! pas pour le travail... Parce que j’étais assez nulle et que je perdais des trucs importants !

'Vous voulez faire quoi dans la vie, Leïla ?', me demande-t-il. 'Je veux être réalisatrice', je réponds. Parce que lui était réalisateur !"


Je viens d'envoyer 4 CD d'entretiens à une personne qui veut bien les retranscrire pour la rentrée. C'est ce qui est le plus fastidieux et qui me prenait le plus de temps jusqu'à présent. L'impression que désormais, je vais vraiment pouvoir avancer...

mercredi, juillet 20, 2005

Le matin, enfin

Le temps manque et les rencontres se multiplient. Parfois, sans tout révéler, j'aimerais être plus complet dans les notes de ce blog. Mais comme je l'écris précédemment, de toute façon, le but ici n'est pas de tout dire !

Je commence enfin à rencontrer les gens de L'Oreille en coin du dimanche matin, émission de chansonniers qui a eu longtemps, et jusqu'à la fin, un grand succès public. C'était la locomotive d'audience du week-end sur France Inter ! Je lui dois mes premiers souvenirs de radio, c'est sans doute être une des raisons pour lesquelles j'ai entrepris ce livre.

Avec cette émission, on est moins dans le travail sonore, dans la minutie du montage, dans le contrepied. Moins dans la recherche. Mais plus dans la tradition chansonnière française, l'humour sur les politiques, sur l'actualité. L'équipe du matin a renouvelé et entretenu le genre, pendant 20 ans. Avec aussi des inventions de radio.

C'est vrai, j'avais rencontré il y a un an Pierre Saka, homme de chanson, parolier. Il écrivait les parodies chantées de l'émission. Le dialogue a été agréable, bien qu'un peu rapide. Hier, j'ai discuté plus d'une heure avec Patrick Burgel, qui est resté 14 ans l'imitateur de l'émission. Très belle voix, plus de 100 personnalités à son répertoire. Pour lui, m'a-t-il dit, entrer à L'Oreille en coin a été "une chance". Il a marqué énormément les auditeurs, au point qu'il n'a pas eu un successeur, mais plusieurs, entre 1985 et 1991. Nous avons parlé des "parodies à la demande", réalisées dans les années 70 : les auditeurs appelaient pendant l'émission et proposaient des sujets d'actualité sur lesquels Saka et Burgel devaient écrire des chansons, sur des airs connus. En direct ! Bel exercice de voltige.

Autre sujet, les duos avec les artistes invités. Les trois dernières saisons, Patrick Burgel entonnait avec l'artiste invité la chanson de fin de l'émission. Parmi les anecdotes, celle-ci : "Le jour où Georges Guétary est venu, nous avons chanté 'La vie de bohème', où je chantait le rôle qu'avait chanté Bourvil. Et Guétary s'est arrêté, les larmes aux yeux, en disant : c'est bouleversant, j'ai l'impression qu'André Bourvil est encore vivant !"

Patrick Burgel, ancien prof de Français, est aujourd'hui comédien de théâtre, de télé, de cinéma, et il écrit des livres. Il a un site internet très complet.


Photo issue de Libération, 23 octobre 1982

vendredi, juillet 15, 2005

Chez KD et TS (en toute discrétion)

On s'était appelé dans la semaine, on avait convenu de se voir ce soir, ce qui fut fait. En fin de journée, j'ai discuté longuement avec Kathia David, un peu plus rapidement avec Thomas Sertillanges. On doit continuer cette conversation avec l'une et l'autre bientôt. Déjà ce soir, ç'a été riche et varié. A la vue du blog, Thomas Sertillanges m'a demandé s'il ne fallait pas que j'en garde un peu sous le coude, pour le livre, que je ne raconte pas tout sur le net. J'ai dit oh là, pas de souci, non non, j'en garde. J'ai de l'inédit plein mes tiroirs et mon ordinateur. Mais finalement, à la réflexion, c'est intelligent de faire ça de temps en temps.

Application immédiate : je n'en écrirai pas plus, au sujet de cette agréable conversation pleine d'informations. ;-)

Au détour des clics

En cherchant du matériau neuf un peu au hasard, via Google, je tombe sur une archive de L'Humanité, qui date du 5 septembre 1990. Il s'agit du passage de L'Oreille en coin du dimanche matin sur Europe 1, après le "divorce" évoqué ici-même un peu plus bas. Bravo à L'Huma pour mettre ainsi des archives en ligne gratuitement.

« L’OREILLE EN COIN » PASSE SUR EUROPE 1
C’était à prévoir, l’ancienne émission de Jean Garretto, « L’oreille en coin » se retrouvera désormais sur Europe 1 à partir de la mi-octobre chaque dimanche matin. C’est ce qu’a annoncé, hier - non sans un malin plaisir - le directeur des programmes de la station périphérique, Patrice Blanc-Francart. On retrouvera tous les protagonistes de la célèbre émission politico-humoristique, de Maurice Horgues à Jacques Mailhot en passant par Françoise Morasso. Seule modification notable, l’arrivée de Jean Amadou au sein de l’équipe.
Cette émission créée par Garretto, au sein du service public, se retrouve donc parachutée sur une station privée pour continuer d’émettre avec humour des points de vues de personnalités du monde politique.
Décidément, le pluralisme des opinions n’est pas de mise dans l’immense maison ronde de Radio-France. Les auditeurs risquent, eux aussi, de participer à ce déménagement forcé.

mercredi, juillet 13, 2005

L'Orteil en coin et en images

J'ai rencontré samedi dernier Jacques Saint-Clair. Il était photographe pendant les enregistrements de "L'Orteil en coin", au début des années 80. Oui, oui, bien L'OrTEIL. Une émission au sein de L'Oreille en coin, dont le principe était de réunir une classe autour d'une personnalité, une star, chanteur, acteur, politique... Et les enfants posaient évidemment des questions destabilisantes, drôles, face à une personnalité pas systématiquement sûre de savoir comment réagir. Une réussite au prix d'un sévère montage : plusieurs heures d'enregistrement pour une heure diffusée.

Jacques Saint-Clair connaissait deux des producteurs, Nadine et Patrice Serres, qui réalisaient l'émission avec Sophie Barrouyer. Ses photos permettent de mettre des images sur un lieu (toujours le studio 125), une ambiance, une époque. Et une émission qui a connu un beau succès dès ses débuts en 1979.




Les enfants avec Alain Chamfort...

... avec Michel Delpech.

... avec Thierry Le Luron (à sa droite la productrice de l'émission Sophie Barrouyer).

... avec Pierre Perret.

... Au premier plan Nadine Serres, autre productrice.
En arrière plan, Patrice Serres avec PPDA.
[Toutes les photos sont de Jacques SAINT CLAIR,
reproduction interdite sans autorisation]

A noter un profil assez original : Patrice Serres, co-producteur de l'émission, était aussi dessinateur de bandes dessinées. Il est l'auteur, entre autres, de certaines des aventures de Tanguy et Laverdure, "Les chevaliers du ciel", et de l'adaptation en BD des "Fourmis", de Bernard Werber.

jeudi, juillet 07, 2005

Au passage, tiens.

Dans TéléObs, supplément télé du Nouvel Obs paru aujourd'hui, un portrait d'Eve Ruggieri. Elle y raconte sa vie professionnelle. On apprend qu'après avoir été assistante d'Alain Trutat pour Les Nuits magnétiques de France Culture, "elle rejoint L'Oreille en coin, de Jean Garretto, sur France Inter. Elle lui propose d'écrire des contes fantastiques pour enfants qui seront lus par des comédiens. Un jour, un comédien étant absent, Jean Garretto l'invite à prendre le micro. Le lendemain, Pierre Wiehn, directeur de la radio, lui offre de lire ses contes. Et ça marche. (...)"

mercredi, juillet 06, 2005

"Du jamais entendu à la radio"

Deuxième après-midi de travail aux archives écrites de Radio France. J'y retournerai peut-être pour me plonger dans leurs collections de périodiques sur l'audiovisuel. Mais en deux séances, j'ai déjà eu la possibilité de mettre de côté beaucoup de documents : sur TSF 68-71, quelques articles sur FIP, et bien entendu sur L'Oreille (après-midis et dimanche matin). Aussi des notes sur la période où Jean Garretto était directeur des programmes de France Inter, dans les années 80.

J'ai trouvé deux-trois articles généraux sur l'équipe des après-midis, mais surtout énormément de compte-rendus des dimanches matins.

Au hasard des coupures presse, une photo de J. Garretto et Y. Paranthoën
derrière la console (du studio 125, vraisemblablement)
pour illustrer un article de Libération en 1982

Au hasard, dans un article du Monde de février 1983 signé Michel Castaing, un long entretien avec Jean Garretto. Extraits.

"Avec Pierre (Codou), on produisait déjà, depuis dix ans, à des rythmes hebdomadaires. Un nouveau patron est alors arrivé (M. Guy Bégué, nommé sous-directeur de la production à la direction de l'ORTF), qui n'a pas dû rester plus de six mois, mais qui a tenu, dès sa prise de fonctions, à changer quelque chose... Il nous a proposé de couvrir le week-end. Du jamais entendu à la radio. un truc comme onze heures d'émissions, un peu rognées aujourd'hui, étalées sur deux jours, le samedi et le dimanche. Pierre et moi, on était très bien comme ça ; alors on a formulé des exigences, persuadés qu'elles ne seraient pas acceptées : disposer d'équipes techniques à nous, pour la production et la diffusion, et bénéficier d'un budget hebdomadaire global géré par nous, sans passer par les fourches caudines de l'administration. On a tout obtenu."

Voilà pour la genèse...

Quelques mots aussi sur la disparition de Pierre Codou, le 4 décembre 1981. "Nous étions complémentaires, nous nous reposions l'un sur l'autre (...)", dit Jean Garretto sous la plume de Michel Castaing. "C'était comme une équipe de double au tennis. Aujourd'hui, je joue au squash tout seul."

mardi, juillet 05, 2005

Le blog d'hier d'"Un blog par jour"

"Autour de L'Oreille" a été mis en avant hier par le site "Un blog par jour". Marc Mayet, qui s'occupe de ce guide quotidien et subjectif de la blogosphère, m'avait indiqué par mail avoir "écouté L'Oreille en coin pendant des années". Tiens, tiens. Merci à lui.

Demain : retour toute l'après-midi aux archives écrites de Radio France.

lundi, juillet 04, 2005

Dans les papiers

J'ai passé aujourd'hui toute l'après-midi aux archives écrites de Radio France. Une belle et large source que ces quelques heures n'ont largement pas suffi à tarir. Entretien préalable très agréable avec celles qui gardent, classent, et rendent disponible toute cette mémoire radiophonique en papier : les dossiers de travail des émissions, les articles de presse, les correspondances... Je me suis retrouvé littéralement les deux mains dans l'histoire de L'Oreille en coin.

Gourmandise et curiosité : par quoi commencer ? Réponse : pourquoi pas par le magazine papier de L'Oreille en coin, dont une collection complète est disponible.

Robert Arnaut m'avait déjà prêté les quatre premières publications. En fait, il y a eu en tout et pour tout 7 numéros. La parution s'est arrêtée effectivement faute de lecteurs. "Moi, y'en a être très content que ce journal s'arrête", affirme Idi Amin Dada sur la couverture du numéro du 6 novembre 1976 (sur un ton très Tintin au Congo, la provoc' en plus). Dans l'édito, Jean Garretto et Pierre Codou expliquent : "Pour ne rien vous cacher, vous avez été très nombreux à vous abonner, mais pas tout à fait assez cependant pour que L'Oreille en coin Hebdo puisse survivre hors des circuits classiques de la publicité et de la vente au numéro"...

Les documents qui accompagnaient les journaux trouvés dans les archives montrent que l'équipe espérait que cette publication attendrait 31 000 exemplaires vendus (tirage d'équilibre financier selon les calculs) ! C'est à la fois beaucoup pour un journal qui ne se trouve pas dans les kiosques, et peu quand on lit sur une étude annexe qu'en 1975, 3 millions de personnes écoutaient au moins un quart d'heure d'Oreille chaque week-end.

Jusqu'au bout la parentée avec Pilote est flagrante. La mise en page, l'équilibre photos/ dessins, les titres, les "grandes gueules" de couverture signées ici Paolo Garretto... tout ça rappelle énormément les pages "actualité" de l'hebdo dirigé par Goscinny. Parentée aussi avec Charlie Hebdo quand la dernière page du dernier numéro présente "les couvertures auxquelles il aurait été dommage d'échapper".

Autre chapitre de l'histoire de l'émission, tiré un peu au hasard : les circonstances de la fin de l'émission. Pierre Bouteiller, nouveau directeur des programmes d'Inter, veut arrêter le dimanche après-midi. Jean Garretto s'y oppose, et décide de ne plus continuer le dimanche matin, malgré le succès. Jean Maheu, PDG de l'époque, cherche à ménager le fondateur de L'Oreille tout en soutenant son directeur des programmes... Tout ça se passe dans la douleur et en peu de temps, à l'été 1990. J'ai lu les lettres, les recommandés, les télégrammes. C'est un divorce.

Sinon, j'ai photocopié beaucoup d'articles autour de L'Oreille en coin du dimanche matin. Le fait d'avoir invité des hommes et femmes politiques en a fait un vrai phénomène de société dans les années 86-88 (juin 86 : la venue de Giscard est un événement). C'était la locomotive à audience de la chaîne.

Par ailleurs, je dois voir ce week-end Jacques Saint-Clair qui prenait des photos pendant une émission qui a duré plusieurs années, dans L'Oreille en coin : L'Orteil en coin.

Guy Senaux m'en avait parlé. "Toute une émission pour les jeunes, toute une classe qui venait une journée, et à chaque fois, il y avait un invité", se souvenait-il. "C'est Sophie Barouillé qui faisait L’Orteil en coin, à l'époque où Jacqueline Baudrier était avait la présidence de Radio France. Et au bout de 15 jours, Baudrier a passé un coup de fil à Jean Garretto en disant : 'C’est super, votre Orteil en coin' ! Du coup, cette émission est restée quatre ou cinq ans".

(image trouvée dans une coupure de journal,
peut-être Le Figaro, article publié pour la 400e Oreille)